Association française des utilisateurs de télécommunications

la confiance dans le numérique

La publication coup sur coup de deux études et la tenue d’une conférence portant sur le thème de la confiance dans le numérique nous donne l’occasion de nous interroger sur ce sujet central pour l’avenir du numérique.

Tout d’abord, faisons état du baromètre de la confiance des français dans le numérique dont l’ACSEL et la caisse des dépôts ont livré récemment la 10ème édition.
Les quatre éléments d’attention sont sans doute les suivants :
> la baisse de 3 points de la confiance qui s’affiche désormais à 37% seulement selon ce baromètre.
> L’absence de relation directe entre le niveau d’usage et la confiance en particulier pour les réseaux sociaux très utilisés (84%) mais au plus bas en ce qui concerne la confiance (26%) qui est en baisse de 9 points par rapport à l’année précédente.
> Contrairement à une idée reçue, les plus jeunes développent une sensibilité aux questions de vie privée et de fiabilité des acteurs, avec une baisse du niveau de confiance de 7% chez les 25-34 ans, valeur supérieure aux 3% vu précédemment.
> Cette année un focus particulier était fait sur la question de la perception de l’émergence de l’intelligence artificielle dans les services et applications en ligne. Les Français sont réticents sur l’exploitation de leurs données par l’IA et sont en demande de transparence: 78% des internautes souhaitent avoir la possibilité de refuser d'être en interaction avec une intelligence artificielle et/ou qu'elle exploite leurs données personnelles, 76% être averti et informé de l’usage des données et 71% être notifié dès que vous êtes en interaction avec une technique d'intelligence artificielle.

La conférence organisée par le cabinet Aromates sur le thème de la relation de confiance à l’ère du numérique aura pour sa part permis de mettre en perspective, et pour une part relativiser, ces problèmes de confiance vis à vis du numérique car ils s’inscrivent dans un contexte plus global de morosité, avec une montée de la défiance au sein même de la société. Ainsi les données du CEVIPOV  montrent une augmentation globale de 29% de la défiance des français sur un an. De ce point de vue on peut constater que le niveau de confiance dans les institutions (22% pour le gouvernement par exemple) est nettement inférieur à celui du numérique.

Une autre étude commanditée par le cabinet Carvea, se penche entre autre chose sur le sujet de la surveillance étatique que le numérique a permis de développer.
67 % des français ont le sentiment d’être surveillé. Cette conviction crée des sentiments ambivalents : à la fois de méfiance pour 47%, de crainte pour 26% et de malaise pour 20%, mais également des sentiments positifs de confiance pour 18%, de sécurité pour 17% et même de sérénité pour 15% des internautes.
Attention car les bénéfices perçus pourraient conduire à s’accommoder du crédit social à la chinoise !

Pour s'informer sur ces questions il est également possible de se reporter sur l'intéressant Eurobaromètre publié par la commission européenne sur ce sujet.